Un concert samedi dernier, une grande fête solidaire de la musique le 21 juin, le soutien actif des élus et celui de la population. Menacé de fermeture le bar-tabac-épicerie de la Fontaine ne cesse de recevoir des messages de soutien au coin de son zinc, y compris sur sa page Facebook où un appel au financement participatif a été lancé.
« Nous aimons les gens d'ici et ils nous le rendent bien. Personne ne veut nous voir tirer le rideau », lâchent, la voix teintée d'émotion, Karine et Pascal Coureau, patrons depuis 2013 du bar-tabac-épicerie de la Fontaine situé dans le centre du village de Chaudon.
Fête de soutien
Privé de tabac et de jeux depuis deux mois, cet agréable bistrot ne tient plus qu'à un fil. « Il nous manque 5.000 € pour refaire notre stock. Si on y arrive, nous repartirons et nous gagnerons le combat », explique Pascal, un ancien chauffeur livreur qui s'est lancé dans le commerce, il y a quatre ans.
Georges, un client de tous les jours, est « mobilisé à bloc » : « Ce bar et son épicerie sont indispensables. Si jamais ils ferment, la boulangerie qui est située juste en face s'en ressentira aussi. »
Soutenu par Christian Matelet, maire de Ouerre, le couple l'est aussi par Dominique Maillard, maire de Chaudon. Ce dernier dit : « Nos petits commerces, nous y tenons tous car, sans eux, il n'y a plus de vie dans les villages. »
Appuyés par l'association Initiative Eure-et-Loir, Karine et Pascal Coureau mobilisent sur leur page Facebook. Toute la journée, mercredi 21 juin, des musiciens et un barbecue géant s'installeront dans la cour de l'établissement.
Madeleine : "Si l'épicerie ferme, où ira-t-on ?"
Madeleine Gresteau, 84 ans, est une habituée de la petite épicerie contiguë au bar de la Fontaine. Elle redoute sa fermeture…
« C'est la cata, il n'y a pas d'autre mot ! », s'exclame, en ce mardi, Madeleine Gresteau. Installée à Chaudon depuis 1954, cette retraitée de l'artisanat, redoute plus que tout la fermeture de l'épicerie. « Le bar, je n'y vais pas. Mais l'épicerie, oui, deux fois par semaine. Les prix sont honnêtes et la qualité est bonne. Si elle ferme en même temps que le bar, où ira-t-on après ? Déjà que l'on a perdu notre boucher, le mois dernier… », s'indigne Madeleine. Ami de Madeleine, Christian Duchène, traiteur et patron du restaurant Au Clos Fleuri, dit : « Je suis là depuis 1990. Depuis trois ans, c'est de plus en plus dur. Chaudon devient un village dortoir. »
Pratique : Facebook - Tabac Epicerie La Fontaine
Pascal Boursier
L'Eco Républicain 15/06/2017