L’idée est de faire émerger les talents et les bonnes idées. Ils sont nombreux dans les cités et peuvent aboutir à des créations d’entreprises.
Les quartiers populaires regorgent d'imagination et de talents. Mina Daoudi, directrice de la Mission Locale, le disait encore la semaine dernière dans L'Écho Républicain : « je rencontre des jeunes filles en particulier, qui ont de véritables savoir-faire, de vraies passions, il faut juste leur donner le coup de pouce nécessaire pour transformer ce talent en une activité professionnelle ».
UN NOUVEL OUTIL
Et, hier, à la maison de quartier de la Tabellionne, à Vernouillet, un nouvel outil pour permettre à ce vœu de se réaliser, a été officialisé.
Citéslab n'attend pas que les habitants des quartiers populaires viennent à lui, Citéslab va au-devant de tous ces talents qui ont du mal à éclore et surtout à grandir.
« Chaque personne doit avoir un plan précis pour mettre en place son projet ».
Depuis le mois de septembre, Noémi Bongage tient des permanences dans les centres sociaux de Vernouillet et dans les maisons Proximum de Dreux. Un tout jeune homme aux Bâtes souhaite reprendre une boulangerie. Une jeune fille aux Vauvettes voudrait créer son entreprise : elle hésite entre l'animation de rue ou l'esthétique. Un autre a un projet de création dans la serrurerie, un autre veut se lancer dans le transport…
POUSSER LA PORTE
Tous les projets ont le droit de citer dans le nouveau dispositif. On peut avoir une simple idée, on peut avoir déjà un projet bien pensé, on peut toujours pousser la porte de la permanence de Noémi Bongage : « à la fin du parcours avec Citéslab, chaque personne doit avoir un plan précis pour mettre en place son projet, connaître les étapes à franchir et savoir vers qui se tourner à chaque moment de la vie de son entreprise ».
« Rétablir une égalité réelle dans la ville »
Pour le moment, le dispositif a vécu dans la discrétion. Après une cinquantaine d'entretiens, la chef de projet a une dizaine de personnes engagées dans le Citéslab.
Mais, les partenaires veulent y croire : cet outil souple et de proximité, une fois connu, devrait permettre de sortir les habitants des cités populaires et notamment les jeunes de la spirale du chômage. Wassim Kamel, le sous-préfet, le martèle : « Citéslab permettra de rétablir une égalité réelle dans la ville ». Personne à Dreux et Vernouillet n'oublie que 30 % de la population vit dans une cité et que le taux de chômage, ici, est de plus de 12 %.
Valérie Beaudoin
L'Echo Républicain 01/02/2017