Si les techniques d’impression 3D (tridimensionnelle) peuvent aujourd’hui être utilisées par les particuliers, elles le sont avant tout dans le monde professionnel. Différents acteurs sont engagés dans ce secteur, depuis plusieurs années.
C’est le cas de l’entreprise I3DP (Impression 3D Prototypes), implantée à Gasville-Oisème. Cette société est spécialisée dans la fabrication de pièces à base de matières plastique ou métal, grâce à différentes techniques d’impression 3D.
Investissement
Le gérant, Stéphane Lepetit, explique la vocation de son activité : « Nous travaillons à partir de fichiers fournis par nos clients. Nous réalisons des pièces à partir d’impressions 3D. Il s’agit soit de pièces unitaires, comme un élément esthétique destiné à la présentation d’un nouveau flacon en cosmétique, par exemple, soit des pièces produites en plus grande quantité, où l’impression 3D peut remplacer les pièces d’injection plastiques. »
Ces pièces sont destinées à différents clients, dans des domaines divers : « Nous travaillons beaucoup pour l’industrie, notamment des secteurs comme l’aéronautique, l’automobile avec Peugeot, Renault, Citroën... Nous avons des clients comme Thalès par ailleurs. » L’entreprise I3DP est également partenaire de Cosmetic Valley, avec la réalisation de pièces pour l’univers de la parfumerie-cosmétique.
D’abord installée rue Robert-Legué, à Chartres, I3DP est implantée depuis trois ans à Gasville-Oisème. La société a été créée, en 2015, par Stéphane Lepetit. Tout sauf un hasard : « Cela fait désormais quatre ans que I3DP existe. J’ai été auparavant directeur d’une société d’impression 3D, pendant quinze ans, dans la région lyonnaise. La responsable a décidé de fermer l’entreprise. J’ai alors récupéré le portefeuille clients et certains équipements, pour travailler de mon côté. »
« Univers restreint »
Aujourd’hui, Stéphane Lepetit compte à ses côtés deux salariés. Sa production varie selon les commandes : « C’est très variable. En ce moment, nous avons le dossier d’un client qui nécessite la sortie de 7.000 pièces, par exemple. Cela est réalisé sur une période d’un an et demi. Après, ce même client devrait nous recommander 50 fois 700 pièces. On va s’équiper pour faire face à la demande. Nous avons un atelier fonderie et cire perdue. On regarde aussi à investir dans une machine de fusion métal directement. Nous utilisons différentes techniques qui évoluent régulièrement. »
Le secteur de l’impression 3D mêle le travail artisanal manuel avec la technologie de pointe, comme le souligne Stéphane Lepetit : « Notre technologie fabrique la matière première qui est la pièce. Ensuite, le côté manuel vient peaufiner ce que la machine n’a parfois pas réussi à faire du premier coup. C’est-à-dire poncer pour corriger les défauts qui pourraient exister sur l’aspect de la pièce, ou encore faire de la peinture pour la présentation et sublimer ce que la machine a déjà fabriqué. »
I3DP parvient à se développer malgré la concurrence : « Nous avons des concurrents nationaux un peu partout dans le pays, à Paris, en Savoie... Ce sont souvent des personnes que je connais, car nous avons tous commencé en même temps. L’impression 3D reste un univers restreint. Il y a du travail pour tout le monde, avec chacun ses spécificités. »
L’entreprise I3DP (Impression 3D Prototypes) de Stéphane Lepetit affiche un chiffre d’affaires d’un peu plus de 100.000 €, en 2018. Le gérant confie : « Nous sommes en progression constante. On peut freiner un petit peu notre développement, car il faut pouvoir faire face à la demande au niveau main-d’œuvre. Avec la nouvelle machine que nous allons bientôt recevoir, nous devrions pouvoir augmenter notre chiffre d’affaires d’environ 40 %, ce qui est conséquent, sans avoir à embaucher. On réinvestit chaque année. On gagne ce qu’il faut pour vivre. »
Secteur médical. Après I3DP, Stéphane Lepetit a créé une société dédiée à la fabrication de pièces à usage médical, grâce aux techniques d’impression 3D. Le gérant explique : « I3DP est dédiée à l’industrie, et nous avons créé, il y a un peu plus d’un an maintenant, IP3DM (impression prothèse 3D médicale). Une structure consacrée exclusivement au secteur médical. Ce sont deux entités SAS différentes (société par actions simplifiées). » Stéphane Lepetit précise : « Nous réalisons, par exemple, des arcades dentaires avec des résines biocompatibles. Cela permet d’éviter les fameux moulages qu’il fallait mordre à la demande du dentiste. » « On imprime et c’est livré » « Aujourd’hui, il y a du scan 3D. On reçoit les fichiers de nos clients, on imprime et c’est livré le lendemain. On traite directement avec les dentistes ou les laboratoires d’orthodontie. » La société IP3DM est implantée sur le même site que sa grande sœur I3DP, à Gasville-Oisème.
Simon Dechet
l'écho républicain 04/O2/19
https://www.lechorepublicain.fr/gasville-oiseme/economie/commerce-artisanat/2019/02/04/limpression-3d-se-developpe-en-eure-et-loir-avec-l-entreprise-i3dp_13126769.html