"C'est déja une logique de microcrédit"
Luc Lamirault, maire de Saintigny, dans le Perche, conseiller départemental d'Eure-et-Loir, et ancien président du Codel, revient sur la création d'Initiative Eure-et-Loir, il y a vingt ans.
Comment avez-vous géré la plateforme ?
Nous avons toujours considéré qu'Initiative Eure-et-Loir était un outil important pour s'occuper des entreprises de petite taille sur notre territoire. Au sein du Codel, nous lui avons, pas seulement, apporté un soutien administratif mais aussi une partie de la subvention que nous recevions du Conseil général. A la fin de vie du Codel, nous avions atteint près de 4 millions d'euros attribués à Initiative Eure-et-Loir grâce à ce soutien. Une bonne partie des frais de fonctionnement d'aujourd'hui et les apports en prêt proviennent encore de ce montage qui permet de valoriser les TPE d'Eure-et-Loir.
Le département a beaucoup financé
Comment avez-vous pensé à développer ce soutien financier aux jeunes entreprises ?
Nous avions innové dans ce domaine. Une partie de l'argent venait de la réindustrialisation des sites laissés par les groupes qui quittaient le département. Des centaines de milliers d'euros sur les plans de revitalisation des sites industriels d'Eure-et-Loir étaient fléchées vers Initiative Eure-et-Loir qui a utilisé cette ressource générée par le Codel pour accompagner les TPE. Ensuite, une ressource venait des membres de la plateforme, comme le Crédit Agricole, qui a accompagné les entreprises.
Pourquoi ce dispositif a bien fonctionné ?
Nous avions un outil performant parce que ce sont les chefs qui étaient en première ligne pour décider de la viabilité des projets présentés. Ensuite, il y a le parrainage de beaucoup de patrons qui nous a permis d'avoir un taux de réussite de 90% à 5 ans alors qu'une entreprise qui ne passait pas par la plateforme avait une chance sur deux de survivre. Cet accompagnement des entreprises par le prêt d'honneur a le gros avantage d'être un prêt à la personne. Il est considéré comme un capital et donc avec un effet de levier auprès des banques. Ma philosophie était d'aider les entreprises qui n'avaient pas besoin de nous mais nous leur facilitons le démarrage. Au début, Initiative Eure-et-Loir, au sein du Codel, était une spécificité eurélienne avant qu'elle ne rejoigne le réseau national. Aujourd'hui on parle beaucoup de microcrédit. La plateforme était déjà dans cette logique.
En Chiffres
4 millions d'euros de subvention du conseil départemental réorientés vers Initiative Eure-et-Loir pendant plusieurs années.
90% de taux de réussite des projets aidés par la plateforme eurélienne.
Ahmed Taghza
L'Echo républicain 04/09/19