Nul doute qu’ils se souviendront, comme beaucoup, de la mi-mars 2020. Le confinement pour contrer la pandémie de coronavirus en France a bousculé leur projet de création d'entreprise. Témoignages de deux Euréliens.
Un escape game aussitôt ouvert aussitôt fermé
À peine ouvertes, le 14 février, les deux premières salles d’escape game de Escape Time ont dû fermer, le 14 mars à minuit. « On était en pleine cession de jeu lorsqu’on a appris qu’on devait fermer. Ce soir-là, on a eu plein d’appels pour des réservations de dernière minute », se souvient Vincent Favré.
Avec ses deux associés, Sylvanie Noël et Matthieu Favré, le créateur d’entreprise a pu profiter d’un mois d’exploitation. « Ça s’est très bien passé. » Mais depuis le 17 mars, les salles de jeu Silver express et Time Lab restent vides.
On est quand même en déficit, notamment à cause des charges. Il ne faudrait pas que la situation s’éternise.
« On n'avait qu’un seul salarié, moi-même, qu’on a passé en chômage partiel. Heureusement, grâce au seul mois d’exploitation, on peut bénéficier du fonds de solidarité », explique le gérant qui indique : « On est quand même en déficit, notamment à cause des charges. Il ne faudrait pas que la situation s’éternise. »
En attendant la réouverture, cette « pause » est l’occasion, pour les trois associés, de préparer la troisième salle de jeu d’Escape Time : Escape Circus.
Une ouverture de supérette reportée
À Pontgouin, Stéphane Caugnon n’a pas eu le temps d’ouvrir la supérette Proxi, qu’il recrée sous l’égide de l’enseigne Carrefour. « Je suis sur le projet depuis août dernier, je devais ouvrir le 27 mars », retrace l’ancien directeur adjoint d’une épicerie en région parisienne.
Le 17 mars a marqué un coup d’arrêt dans l’avancée du projet, et les retards se sont accumulés. Deux mois plus tard, l’entrepreneur n’a toujours pas tous les prêts. « Malgré tout, j’ai pu avancer avec Carrefour et j’ai fait les commandes avec un important découvert. » L’Eurélien devrait aussi pouvoir compter sur une prime d’assurance.
J’aurais bien aimé ouvrir avant le confinement.
Désormais, Stéphane Caugnon veut ouvrir. « La semaine prochaine, espère-t-il. Juste pour l’épicerie et les fruits et légumes. » Car, retard lié au confinement, le commerçant n’a pas reçu les réfrigérateurs et congélateurs, ni même l’enseigne du magasin. « J’aurais bien aimé ouvrir avant le confinement, cela aurait été utile. Mais j’ai encore ma carte à jouer », termine-t-il.
Jérémy Truant
L'Echo républicain 20/02/2020